GILHOC/ORMEZE | ![]() |
![]() | A GILHOC, certains noms de lieux évoquent les dieux et les déesses antiques. C’est le cas de Mayres dont l'origine « Mairo » évoquera les Erinnyes Grecques qui, dans les enfers de la mythologie étaient chargées de punir les crimes des humains. « Mayres » fut peut-être un lieu de culte consacré à ces personnes quelque peu inquiétantes. Ceci témoigne donc de la présence grecque il y a environ 2200- 2300 ans dans le pays. Il semblerait d'autre part que ce lieu soit situé près d'une voie de faible importance utilisée par les marchands grecs emportant leurs produits vers l'intérieur du Massif Central. Celle-ci devait très certainement se diriger vers le nord, en passant près des Croisières. Cette voie a ensuite été utilisée par les légions romaines; il reste de cette époque une preuve matérielle puisqu'un chemin pavé est encore visible sur environ 100 mètres près de ce lieu. De cette voie, en partait une autre se dirigeant vraisemblablement vers le Col du Mazel. L'embranchement devrait se situer à l'endroit du chef-lieu actuel. En témoigne le lieu-dit « Valette » près du village qui signifie : « grande route, grande voie ». D'autres voies partaient des « Croisières ». C'est à la faveur de ce carrefour que s'est établi plus tard un habitat important dans tout le quartier « Ste- Marguerite ». Il en fut de même un peu plus tard pour l'établissement du monastère qui a donné naissance à l'emplacement du village actuel... Au cours du Moyen-âge, et à l'époque féodale, s'établirent comme dans tout le Vivarais les grands domaines seigneuriaux. Les plus anciens vestiges de cette époque que l'on peut encore voir sont les ruines du « Château de Solignac », construit au cours du Xllème siècle. C'est à la fin de ce siècle, plus exactement en 1184 que fut édifiée l'église de « Maurion » dans le quartier de Ste-Marguerite dont il ne reste que quelques ruines. Très tôt, GILHOC fut dominé par la famille des « Fay » originaires de Fay-Le -Froid, aujourd'hui Fay-Sur-Lignon en Haute -Loire. Solignac fut le chef-lieu de la baronnie de ce nom jusqu'au XVIIème siècle; Dès le Xlllème siècle, le domaine était divisé en deux parties, appartenant toutes les deux à deux frères Fay: Jean et Claude. Au XVIème siècle, au cours des guerres de religion, le château fut détruit; Jean de Fay fit reconstruire un modeste château, toujours debout actuellement, où il habita. Vers la fin de ce siècle, les premières assemblées de protestants commencèrent à se réunir à « Passon », dans une grange, centre de la paroisse de Ste-Marguerite et Boucieu-le Roi avec le pasteur Olivier. En 1610, le domaine de « Solignac» fut vendu à Pierre des Boscs par Gilibert Le Long de Chenilhac du Bourbonnais qui, de par son mariage avec la fille aînée d'Aymar de Fay, avait hérité de ces vastes terres. Le château des Boscs, qui, à partir de cette date, devint le chef lieu de la seigneurie de « Solignac » et fut la résidence de ses seigneurs, commença dès lors à substituer à son nom « Solignac ». Ce vaste domaine appartient aujourd'hui à la famille De Framond. « Dol » faisait aussi partie du vaste domaine de « Solignac ». Au cours de la première moitié du XVIIème siècle le domaine s'agrandit de très nombreuses terres. Le Crestet, Monteils, la Condamine, Monchal. Le petit-fils de Pierre des Bosc, Henri des Bosc, fut assassiné le 22 octobre 1672 à « Robert », qui appartient à la commune du Crestet, par les deux frères Antoine et Jean Reboullet d'Urbillac, alors qu'il revenait de Colombier-le-Vieux surveiller ses vendanges. La famille des Bosc, d'origine notariale, semble descendre de Jean des Bosc, notaire royal à Gilhoc en 1329... En 1709, Gilhoc fut le théâtre de l'un des derniers épisodes de la guerre des Camisards contre Louis XIV. Après être passés par les Buitières, sous la conduite d'Antoine Sallier, d'Abrahamm Mazel Billard et Dupont, ils s'emparèrent du château des Bosc, appartenant alors du Marquis de Brison, en emportant armes et munitions ; Ils se retranchèrent à « Tachay » d'où, bien qu'ils n'étaient que 100, ils se pourchassèrent un détachement de Suisses venus les surprendre ; Ils repartirent ensuite vers Mezilhac puis revinrent vers « Leyrisse », qui appartient à la commune d'Alboussière, où ils furent dispersés par une armée du Roi... Le XIXème siècle fut marqué, comme dans toutes les campagnes françaises, par une forte expansion de l'agriculture et, par conséquent, de la population. C'est au milieu de ce siècle que Gilhoc atteignit son maximum démographique : 1461 habitants en 1831, 1455 en 1851. Cependant, cette commune ne connut pas l'âge d'or de la soie, ni celui de la vigne, ce qui l'épargna des crises très graves qui ont touché ces deux secteurs à la fin du siècle dernier. |
En 1917, Gilhoc avait 1 135 habitants. Quelques années avant, on estimait la population à 1 200 habitants dont 200 résidaient au village, c'est dire que chaque maison était occupée et que notre village était vivant et gai. Et tout ce monde pouvait vivre en autarcie, car chacun avait au moins un petit jardin et les épiceries. Elles étaient nombreuses, «sept » au total avec leurs spécialités propres, fournissaient ce qui était nécessaire à la vie de tous les jours. Il y avait sur la place le magasin Bouvier où l'on trouvait du très bon café. S. Bouvier le grillait lui-même devant sa porte et une bonne odeur se répandait dans le village. En allant vers l'église, Le Casino tenu par Madame Gaillard et sa fille Delphine, à coté, l'épicerie de Madame Charlon, « la Rachel » faisait la joie des enfants avec toutes ses friandises. En descendant la rue, une épicerie où il y avait tout un choix de tissus pour les robes et les tabliers, étal tenu au départ par « Sophie » et ensuite remplacée par Marie-Victor. Un peu plus bas, le magasin de Madame Brunel où, en plus de l'épicerie, on pouvait aussi acheter du tissu et spécialement de la toile à drap pour le trousseau des filles. Et encore à gauche, l'épicerie de Madame Michelon avec, à coté, le café et l'hôtel. Et, plus bas, à droite l'épicerie Astier où l'on trouvait de la très bonne charcuterie, et du bon café grillé par Léon. Gilhoc était bien pourvu aussi en débit de boissons : - Bouvier et Fraisse sur la place devenus maintenant cafés Bruchon et Gamon (celui-ci était auparavant tenu par Monsieur et Madame R. Astier). Il y avait aussi le café Charlon où l'on donnait à manger et dans les années 20, c'étaient Victoria et Prosper - Combet qui en étaient devenus les tenanciers. Et deux autres débits de boissons : Chez Michelon et Chez Cantin en complétaient la liste. Un mot sur l'hôtel Michelon qui avait une réelle importance par le nombre de touristes qui y venaient l'été. C'est en 1885 que cette maison Michelon avait été rehaussée et là, logeaient aussi les représentants de commerce qui arrivaient avec leurs chevaux et leurs « marmottes » remplies d'échantillons pour les commerçants du coin. Une petite anecdote amusante : une petite jeune fille de douze ans entend un représentant demander à Madame Michelon : « II fait froid ce soir, mettez-moi une fille dans mon lit !! « Point d'interrogation terrible pour cette jeune fille. Heureusement, le soir, son père a éclairé sa lanterne : « la fille » était simplement une bouillotte. | ![]() |